top of page

À la croisée des chemins (1/3)

À l'issue d'une saison sportive qui n'a pas été de tout repos, Angers et ses supporters ne s'attendent pas pour autant à partir en vacances l'esprit léger. En effet, avec 11 joueurs dont le contrat se termine le 30 juin et un budget transfert sérieusement raboté pour ne pas dire inexistant, l'été s'annonce rude et mouvementé sur les bords de Maine. Depuis La Butte s'est glissé dans la peau de l'équipe dirigeante scoïste afin d'imaginer les contours du futur effectif noir et blanc.


Ô mercato, mon beau mercato, dis moi qui est le plus beau ?


Avant toute chose, précisons la manière dont nous procéderons tout au long de cet article. Dans le but d'être proche d'une possible réalité, nous nous baserons sur les dires du président Saïd Chabane. Le club a subi de sévères pertes financières (- 19,654M€ lors de l'exercice 2020/2021 d'après les chiffres publiés par la DNCG) et a par conséquent comme objectif de tenter d'assainir ses comptes. Cela passera donc, toujours selon l'actionnaire majoritaire du SCO, par une réduction drastique de la masse salariale, nerf de la guerre du budget angevin. De fait, la couleur a été annoncée très tôt, en août dernier : de 21M€ au début de la saison 2021/2022, elle doit retomber aux alentours des 14 à 15M€.

Pour toutes ces raisons, n'espérez donc pas un effectif 2022/2023 pléthorique où les cadres seraient tous prolongés et les recrues légion. Il va falloir faire des choix, difficiles pour nos cœurs de supporteurs. Vous êtes prêts ? Non ? Tant pis, allons-y quand même.


Au revoir et, surtout, merci !


Pour ce faire et pour ne pas s'égarer en chemin, nous allons tenter de procéder méticuleusement. Dès lors, commençons par le chantier prioritaire, celui des joueurs dont le contrat prendra fin au 30 juin. Ils sont 10 et pas des moindres. La liste exhaustive est la suivante : Danijel Petkovic, Anthony Mandrea (gardiens), Vincent Manceau, Romain Thomas, Ismaël Traoré, Kévin Boma (défenseurs), Mathias Pereira-Lage, Thomas Mangani, Pierrick Capelle (milieux) et Stéphane Bahoken (attaquant).

Faisons simple et égrainons simplement la liste des éléments que l'on souhaite prolonger ; nous détaillerons concisément plus bas les raisons de nos choix. Nous reconduisons Mandrea, Traoré, Manceau, Pereira-Lage et Capelle. Sont laissés libre, Petkovic, Thomas, Boma, Mangani, Bahoken.


Pourquoi ces choix ?


Ces choix sont le fruit d'une réflexion à la fois sportive et financière. Sportive car certains ont démontré qu'ils avaient toutes les qualités nécessaires pour évoluer en Ligue 1, là où d'autres ont plutôt brillé par leurs erreurs, si tant est qu'il ait pu inscrire leur nom sur une feuille de match.

Le duel des gardiens a ainsi tourné très court. À 26 ans, Anthony Mandréa a su saisir sa chance en réalisant des matchs de tout premier ordre (le derby face à Nantes vient immédiatement à l'esprit) et affichant surtout une régularité, celle-là même qui a manqué à ses prédécesseurs depuis deux saisons. Celui qui fait les frais de tout cela est donc l'international monténégrin Danijel Petkovic. Troisième gardien avant le début de la présaison, le costume de n°1 était bien trop grand pour lui. Des boulettes en pagaille, des points perdus qui auraient pu coûter cher et en voilà un qui ne manquera pas – sportivement – aux supporteurs. Salaire économisé, 15 000€/mois* (toujours garder cela en tête, un tableau récapitulatif global est proposé en toute fin d'article).


La défense, maintenant. 4 joueurs et seulement 2 retenus. Passons vite sur le cas Kévin Boma.

Quasiment jamais dans les 20 joueurs retenus pour les rencontres de championnat, le défenseur togolais n'entre pas dans les plans du staff angevin. Logiquement, il ne devrait pas être prolongé. Salaire économisé : 5000€/mois*. Ismaël Traoré, Vincent Manceau, Romain Thomas. Pourquoi un plus que les deux autres ? Pourquoi les deux autres plutôt que l'un ? Est-ce qu'on écarte les 3 ? Toutes ces questions se sont posées et l'équation n'a pas été simple à résoudre. D'emblée, une certitude : dans le top 7 des plus gros salaires du club, le duo autrefois inamovible Traoré-Thomas ne pouvait être entièrement prolongé. Il a donc fallu trancher et la balance a penché du côté d'Ismaël Traoré. Capitaine de l'équipe et très rarement blessé malgré ses 36 ans approchant, c'est une valeur sûre de la défense. Il n'est évidemment plus au top de sa forme mais a montré encore sur les derniers matchs de la saison qu'il n'était pas fini pour la Ligue 1. Il est même celui dont les années pèsent le moins sur sa vitesse et réactivité face aux attaquants adverses. En plus, son expérience sera un véritable plus pour ses jeunes coéquipiers qui l'entoureront. En dehors des terrains, et quand bien même il se fait rare face aux micros, l'Ivoirien a régulièrement les mots justes, qu'importe la situation. Il ne faut pour autant pas mettre tous ces arguments en opposition manichéenne à Romain Thomas. Simplement au profit du premier. Le Breton, bien qu'utile dans le domaine aérien, subit de plus en plus les duels avec ses adversaires directs et est systématiquement en difficulté sur ses reprises d'appuis ou accélérations en confrontation directe. Salaire économisé : 70 000€/mois*. Vient le cas Vincent Manceau. Les arguments contraires sont peu ou prou les mêmes que pour Romain Thomas. Son manque de vitesse et de réactivité est presque rédhibitoire pour le niveau Ligue 1. S'il compense par une qualité technique plutôt supérieure à la moyenne des défenseurs centraux du fait de ses années passées au milieu de terrain et sur le couloir droit, cela reste trop peu. Pour autant, il y a un gros mais. Et beaucoup d'incertitudes avec. C'est un enfant du club et son départ, sans doute encore plus que les autres, ferait mal sentimentalement parlant. Peut-on envisager une prolongation, salaire revue à la baisse, avec un poste de remplaçant pleinement assumé ? À 32 ans, le doute est évidemment complet. Mais on a envie de prendre les paris et ferons de ce cas la seule entorse à notre soucis total d'objectivité. Le polyvalent défenseur étant, en plus, celui percevant le salaire* le moins élevé des « anciens », n'apparaissant même pas dans le top 10 des plus gros salaires du club*.


Place aux milieux désormais. Débutons par Mathias Pereira-Lage, son positionnement sur le terrain étant différent des deux autres. Pas de faux suspens puisqu'on l'a évoqué plus haut, on rempile. Nombreux sont les arguments en sa faveur. Son âge, premièrement. À 26 ans, il est encore loin d'avoir exprimé son plein potentiel. Depuis le début de la saison (et surtout la blessure de Jimmy Cabot qui, c'est un secret de polichinelle, ne sera plus angevin), il découvre un nouveau poste et semble s'en accommoder de mieux en mieux au fil des matchs. Il a le coffre et une qualité technique largement suffisante pour animer plus que convenablement son couloir. Il a en plus pour lui des qualités offensives qui lui permettent d'être à la réception de centres dans la surface et donc de conclure les actions scoïstes. La place de titulaire lui est promise, s'il le souhaite.


Dans l'entrejeu, Pierrick Capelle et Thomas Mangani sont des piliers du club ligérien. 15 ans de club et près de 500 matchs à eux deux, les deux amis ont marqué l'histoire récente du SCO. Mais la encore, toujours la même rengaine, il a fallu faire des choix. Et c'est donc le Nordiste qui a été préféré au Sudiste. Pour des raisons financières, en premier lieu. Là où Thomas Mangani émerge à 75 000€/mois*, Pierrick Capelle perçoit lui un salaire plus d'une fois et demie inférieur. Sur le terrain, la différence est plus ténue. Pour autant, les consignes imposées par le coach semblait mieux correspondre au profil plus physique (aussi bien dans l'impact que dans la capacité à enchaîner les courses et les efforts, sans pour autant zapper ses excellentes dispositions techniques) de l'élu local. Celui-ci ayant en plus pour lui l'avantage de son incroyable adaptabilité aux différents postes et systèmes de jeu. Enfin, depuis plusieurs intersaisons, le même refrain (ré-)apparaît ici et là : Mangani voudrait retrouver son sud natal. Cette situation contractuelle semble être la parfaite opportunité. À moins que les sirènes Moulin-Pickeu ne soient trop fortes.


L'attaque, pour conclure. Il n'y à vrai dire aucun mystère quant au sort de Stéphane Bahoken. Podium des plus gros salaires du club avec 90 000€/mois* et trop souvent blessé, l'international camerounais ne prolongera pas l'aventure avec les Noir et Blanc. Sa phénoménale capacité à conserver la balle dos au but ne pèse que trop peu face à ce qui lui est opposé. Un passage en demi teinte et un au revoir certain.


Ainsi, avec les départs de Danijel Petkovic, Kévin Boma, Romain Thomas, Thomas Mangani et Stéphane Bahoken, ce sont plus de 3M€ d'économisés sur une année. Ceci sans compter les potentielles prolongations des cadres pour un salaire quelque peu revu à la baisse.



Des coupes budgétaires certaines et nécessaires mais toujours insuffisantes. Des départs au sein de l'effectif, toujours sous contrat, sont par conséquent inévitables et indispensables. Mais là encore, se mêlent deux profils de joueurs bien distincts. Ceux disposant d'une véritable cote et par conséquent d'une forte valeur marchande et les autres, quasi invendables, du fait de leur passage compliqué en terre angevine.

* Afin de nous baser sur une source fixe que nous jugeons suffisamment fiable, tous les salaires évoqués proviennent de L'Équipe.


77 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page